Nuisibles et espèces envahissantes

Chenilles processionnaires

La chenille processionnaire du pin, forme larvaire d’un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa), est surtout connue pour son caractère extrêmement urticant voire allergène, pour les humains et les animaux, et pour son mode de déplacement en file indienne, d’où elle tire son nom.

C’est une espèce défoliatrice qui s’attaque aux pins (pin noir d’Autriche, pin laricio, pin maritime, pin sylvestre et pin d’Alep) et, dans une moindre mesure, aux cèdres. Les autres essences ne sont pas touchées.

Les populations de chenilles processionnaires du pin connaissent des fluctuations importantes et assez régulières s’étalant sur plusieurs années, dues à différents facteurs tels que le climat, l’abondance ou non de leurs ennemis naturels, la quantité et la qualité de la nourriture disponible …

Le cycle de vie de la chenille processionnaire
Cycle de vie des chenilles processionnaires
  • Eté : Les papillons sortent de terre et s’accouplent. La femelle s’envole et pond sur des aiguilles de pin (80 à 300 œufs).
  • 35 à 45 jours après la ponte : Eclosion des chenilles, qui commencent à dévorer les aiguilles de pin.
  • Hiver : Construction progressive du nid par les chenilles, qui sert de contact et de protection. Installation en hauteur pour capter la chaleur du soleil. Les chenilles sont dans le nid la journée et sortent le soir pour s’alimenter.
  • De mars-mai : La colonie quitte le nid et se dirige vers le sol, puis chaque chenille s’enfouit dans la terre pour se transformer en chrysalide.

Avant l’été suivant La chrysalide se transforme en papillon, qui démarre un nouveau cycle.

Les nuisances occasionnées par la chenille

Sur les végétaux : préjudice esthétique avec la diminution de la qualité paysagère des sites, l’affaiblissement et la perte de croissance des arbres infestés (sur les boisements de pins en forêt, en particulier sur les lisières ou dans les boisements ouverts).

Sur la santé publique : dans les zones d’habitation ou celles fréquentées par le public, la présence de nids pose un important problème sanitaire.

En effet, dès le 3ème stade larvaire, les chenilles sont pourvues de poils microscopiques, en forme de harpon, qu’elles libèrent dans l’air et qui contiennent une protéine toxique : la thaumetopoéine. Très présents lors des processions, ceux‐ci demeurent virulents même après la disparition des chenilles, notamment dans les nids anciens.

Très allergènes, les poils sont responsables, chez l’homme comme chez les animaux, de réactions plus ou moins violentes, selon la sensibilité de chacun :

  • Plaques rouges, cloques, démangeaisons intenses et sensations de brûlure, qui peuvent durer quelques heures ou quelques jours.
  • Paupières rouges et enflées, atteinte du globe oculaire.
  • Allergies violentes pour les personnes présentant des difficultés respiratoires.
  • Chocs anaphylactiques dans les cas graves.

Sur la santé animale : chez les animaux, les chiens, les chevaux et les moutons sont les plus vulnérables. Les poils urticants peuvent provoquer des atteintes oculaires, nécroses des muqueuses en allant jusqu’à l’amputation d’un organe et parfois l’euthanasie de l’animal ou la mort par ingestion. Ceux‐ci les rencontrent souvent lors des processions de nymphoses. En présence de symptômes tels qu’hypersalivation, vomissements, fièvre soudaine, il y a lieu de consulter en urgence.

La lutte contre les chenilles processionnaires

Le plan de lutte intégrée durable s’appuie sur des méthodes complémentaires au traitement microbiologique, qui sont combinées tout au long de l’année :

  • De septembre à février : Lutte mécanique par échenillage,
  • Début du printemps : Lutte biologique par prédation (installation nichoir mésanges),
  • Printemps (au moment de la descente des chenilles) : Piégeage des chenilles,
  • De début juin à début octobre : Piégeage des papillons (phéromones),
  • Automne : Traitement biologique (bacille de Thuringe).

La lutte mécanique par échenillage (prélèvement manuel)

Nid de chenilles processionnaires

Il s’agit de prélever manuellement les nids de chenilles processionnaires du pin, à l’aide d’un échenilloir. Cette technique reste exploitable uniquement sur les nids accessibles (4 à 5 m de hauteur). Il est important de privilégier l’échenillage précoce, avant les stades larvaires urticants. Si vous comptez retirer les nids vous‐même, munissez‐vous de protections et de vêtements adéquats (combinaison, gants, masque, lunettes...).

Il ne faut en aucun cas toucher ces nids et les chenilles sans protection. Une incinération de tout ce que vous aurez retiré de l’arbre est conseillée pour détruire ce nuisible et empêcher sa propagation. L’autre méthode conseillée est le trempage prolongé dans un bac rempli d’eau additionnée de mouillant (liquide vaisselle) puis enfouissement.

A noter : A Coublevie, l’arrêté municipal du 26 juin 2012 rend OBLIGATOIRE la destruction mécanique des nids par les propriétaires des arbres concernés, destruction à faire sur la période de septembre à fin février.

La lutte biologique par prédation

Le principe de la lutte biologique par prédation consiste à encourager la régulation naturelle d’une espèce par son ou ses prédateur(s).

Dans le cas de la processionnaire du pin, il s’agit de favoriser la nidification des mésanges en implantant des nichoirs spécifiques, afin d’en accroître la population et la pression de prédation exercée sur les chenilles. La mésange est en effet insensible aux poils urticants de la chenille.

En hiver, une mésange peut se nourrir de 40 chenilles par jour (source INRA). Il est important, dans l’objectif recherché de limitation des processionnaires, de ne pas alimenter les mésanges par ailleurs. La pose des nichoirs doit se faire avant leur période de nidification (début du printemps) et respecter certains critères pour les inciter à s’y installer : hauteur, orientation, protection vis‐à‐vis des prédateurs.

Grâce à diverses études, d’autres prédateurs de la chenille processionnaire ont été repérés et peuvent s’avérer être efficaces. Il s’agit par exemple du coucou mais aussi de la huppe fasciée, ou encore du scarabée calosoma sycophante. Une expérience innovante a également permis de mesurer l’efficacité des chauves‐souris comme prédateurs. Il importe donc de conserver la biodiversité des habitats forestiers pour préserver les chauves-souris.

Enfin, les chercheurs ont remarqué que certaines essences, en particulier le bouleau, ont la faculté de cacher la vue des pins pour les chenilles processionnaires, voire de les éloigner grâce à des odeurs répulsives. Cette méthode innovante est actuellement en cours de tests à l’INRA.

Le piégeage des chenilles par écopièges

Ce type de piège exploite une séquence comportementale de la chenille processionnaire du pin : la procession de nymphose. A la fin de leur évolution larvaire, les chenilles descendent en file indienne le long du tronc de l’arbre pour s’enfouir dans le sol.

Dans tous les cas, les pièges doivent être installés avant les premières processions.

L’écopiège ne permet pas de limiter les dégâts aux arbres à court terme, mais il protège les êtres humains et les animaux : il leur évite d’entrer en contact avec les chenilles au moment où elles sont à la fois le plus accessibles (sur le tronc ou au sol) et le plus urticantes (dernier stade larvaire).

Le soin apporté à la pose de l’écopiège conditionne son efficacité. Il faut, par exemple, être très minutieux lors du jointage entre la collerette et le tronc de manière à ne laisser aucun passage aux chenilles, en dehors du conduit tubulaire.

Le piégeage des papillons

Le piégeage des papillons à l’aide de phéromones de synthèse vise à attirer et capturer en masse les adultes mâles dans le but de limiter les accouplements et le nombre de pontes potentielles (une ponte = environ 200 œufs, soit une future colonie de chenilles).

Les papillons de nuit ne vivent que le temps de la reproduction. Soit 1 jour pour le mâle, le temps de l’accouplement, et 2 à 4 jours pour la femelle, temps nécessaire à la ponte.

Les pièges doivent être mis en place pendant toute la période de vol des papillons, soit 3 à 4 mois, entre début juin et début octobre.

La densité de pièges doit dans tous les cas être suffisante pour réduire significativement la population de papillons mâles. La pose du piège doit également répondre à certaines règles afin d’optimiser le nombre de captures, et le choix de l’emplacement du piège a son importance. A noter que concernant le choix du matériel de capture, toutes les spécialités commercialisées n’ont pas le même potentiel de capture.

Le piégeage des papillons ne garantit pas l’absence d’attaque des pins avoisinants.

Le traitement biologique (bacille de Thuringe)

Le produit utilisé est le BTk (Bacillus Thuringiensis kurstaki 3a‐3b), dit Bacille de Thuringe, considéré comme non toxique pour les hommes et les mammifères, et sélectif du fait de sa période d’utilisation : les traitements ayant lieu à l’automne, de nombreux papillons ne sont plus au stade larvaire.

Ce dernier agit sur le système digestif des chenilles lorsqu’elles ingèrent la matière active en même temps que les aiguilles de pin. La durée de persistance du BTk, appliqué dans de bonnes conditions, est de l’ordre de 8 à 10 jours. Son efficacité dans la limitation des populations de chenilles processionnaires est donc conditionnée à son ingestion par les chenilles dans ce laps de temps.

L’organisation des campagnes de lutte microbiologique est complexe :

  • Un traitement réalisé trop précocement n’aura aucune efficacité sur les éclosions tardives.
  • Un traitement réalisé trop tardivement limitera moins les préjudices aux végétaux et les risques en termes de santé publique ou animale.
  • Les conditions météorologiques conditionnent l’efficacité du traitement (sortie limitée des chenilles en cas de mauvais temps, lessivage par les pluies, risque de dérive avec le vent…).

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Signalement chenille processionnaire

Frelons asiatiques

Le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) est classé comme espèce exotique envahissante. Il a un impact fort sur la biodiversité en raison de la prédation qu’il exerce sur de nombreux insectes, dont les abeilles

Distinguer les frelons asiatiques
. Il représente aussi une menace pour la santé publique.

Il est particulièrement important de repérer et signaler les nids à cette saison, afin d’éviter une prolifération au printemps. Ils peuvent se trouver à la cime des arbres, dans des buissons, sous des toits… Ils ressemblent à un nid de guêpe et peuvent atteindre une dimension de 1 mètre de diamètre.

IMPORTANT : En cas de suspicion de nid de frelon asiatique, ne cherchez en aucun cas à détruire le nid seul, même s'il est de petite taille, et gardez une distance de sécurité d’au moins 10 mètres autour du nid (la colonie peut être dangereuse si elle est dérangée).

Comment signaler un individu ou un nid ? (Joindre obligatoirement une photo et les coordonnées GPS) :

Flyer d'info sur la plateforme

 

Moustiques tigres

Les premiers moustiques adultes s'envolent à la fin mars.

Ce moustique est particulièrement nuisible. Installé depuis 2004 dans le sud de la France, son territoire est en pleine expansion. Coublevie fait partie des 9 communes impactées sur le Pays Voironnais. Il se déplace peu, dans un rayon d’une centaine de mètre, donc si un moustique tigre vous pique, il est né pas loin de chez vous !

Pour lutter contre ce moustique, il est nécessaire de limiter ses lieux de ponte et de repos :

  • Enlever tous les objets abandonnés dans le jardin ou sur la terrasse qui peuvent servir de récipients,
  • Vider une fois par semaine les soucoupes, vases, seaux,
  • Remplir les soucoupes des pots de fleurs avec du sable mouillé,
  • Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie (gouttières, etc.),
  • Entretenir le jardin : élaguez, débroussaillez, taillez, ramassez les fruits tombés et les déchets végétaux, réduisez les sources d’humidité,
  • Couvrir toutes les réserves d’eau à l’aide d’une moustiquaire.

En trois mots : Bâchez, Couvrez, Videz !

La mairie a installé en 2022 des nichoirs à chauve-souris au centre technique, à l’école et à la mairie. N’hésitez pas à faire de même, ce sont des prédateurs très efficaces !

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Signalement moustique tigre

Ambroisie

L’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) est une plante invasive originaire d’Amérique du nord et capable de se développer rapidement dans de nombreux milieux (parcelles agricoles, bords de route, chantiers, friches, etc.). 

Où la trouver ?

L’ambroisie se développe plus particulièrement sur les terrains nus ou peu couverts. Elle est par conséquent fréquente sur les terrains remaniés, les friches, les zones de travaux, les chantiers et les parcelles cultivées. On la trouve également sur des bords de route, les berges des rivières et dans les parcs et jardins. Elle pousse sur tous types de sol, même très superficiels, et peut parfois profiter des quelques fissures présentes sur les revêtements routiers.

Elle est présente sur l’ensemble du territoire français.

Pourquoi se protéger ?

La présence de pollens d'ambroisie dans l'air respiré de fin juillet à octobre constitue un véritable enjeu de santé publique. Le pollen a un fort potentiel allergisant, quelques grains par m3 d'air suffisent pour déclencher une réaction chez les personnes sensibilisées. La réaction allergique appelée pollinose peut être grave : une rhinite sévère avec ou sans conjonctivite, compliquée fréquemment de trachéite et/ou d'asthme, et constamment d'une grande fatigue. Une atteinte cutanée est parfois associée : démangeaisons, urticaire, eczéma.

Quelques chiffres :

  • En Région Auvergne Rhône-Alpes, 660 000 personnes étaient touchées en 2017, soit 13 à 21% de la population, selon l’Observatoire Régional de Santé et l’Agence Régionale de Santé.
  •  Les allergies entraînent des coûts de santé (consultations, traitements, arrêté maladie, etc.) de l’ordre de 40,6 millions d’euros par an au niveau régional.
  • En Pays Voironnais, cela concerne au moins 10% de la population, soit 10 000 habitants

C’est également une menace pour l’agriculture (pertes de rendement dans certaines cultures) et pour la biodiversité (concurrence avec certains végétaux en bords de cours d’eau).

Que faire si j’en vois ?

La lutte contre l’ambroisie fait appel aux jardiniers amateurs, propriétaires des maisons, jardiniers de métier, agriculteurs, travailleurs occupés dans la construction des routes et des chemins de fer, de même qu’aux services de l’entretien des voies de communication publiques.

-          Sur ma propriété : je l'arrache !

-          Hors de ma propriété et sur un terrain public, s'il y a seulement quelques plants : je l'arrache !

-          Hors de ma propriété, s'il y a en a beaucoup : je signale la zone infestée grâce à la plateforme interactive signalement ambroisie ou auprès des services techniques de la commune

Nous rappelons que tous les habitants, les propriétaires ou les personnes en charge de l’entretien d’un terrain sont tenus de prévenir l’apparition et la propagation de l’ambroisie mais également de détruire les plants d’ambroisie déjà développés.

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